L'analyse économique des échanges internationaux

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Créé par Hubert04
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spécialisation dans les avantages comparatifs
=> augmentation de l’offre mondiale permet de consommer plus des deux biens, et conduit à une diminution des prix dans une fourchette correspond aux anciens prix relatifs. Donc, tout le monde gagne à l’échange
D. Ricardo (Principes d’économie politique et de l’impôt, 1817)
le gain global de la spécialisation est déterminé par la demande mondiale du bien dans lequel on est spécialisé. Ainsi, plus un bien sera demandé, plus on s’appropriera le gain
J. S. Mill (Principes d’économie politique, 1844)
les écarts technologiques confèrent des avantages absolus temporaires, avant que les productions de l’innovation soient totalement délocalisés
M. Posner (International Trade and Technical Change, 1961)
thèorème Hecksher-Ohlin = on se spécialise là où on a une dotation factorielle abondante
Hecksher (The effect of foreign trade on the distribution of income, 1919)
Théorème Hecksher-Ohlin
Ohlin (Interregional and international trade, 1933)
la spécialisation évolue ne même temps que la dotation des facteurs
Rybczynski (1955)
il faut intégrer la distinction entre travail qualifié et non qualifié pour comprendre les spécialisations
W. Léontief (Domestic production and foreign trade : the American capital position reexamined, 1953)
district industriel permettent éco d’échelle externes, externalité de connaissance et bassin d’emplois important
A. Marshall (Principles of economics, 1890)
effet d’agglomération conduit à accroître les inégalités entre territoires
P. Krugman (Geography and Trade, 1991)
monopole contestable
W. Baumol et al. (Contestable Markets and the Thoery of Industry Structure, 1982)
monopole contestable appliqué au niveau international
E. Helpman, P. Krugman (Market structure and Foreign Trade, 1985)
concurrence à la Bertrand au niveau international conduit à une diminution des prix mondiaux du fait de l’ouverture commerciale
J. Brander, P. Krugman (A reciprocal Dumping Model of International Trade, 1983)
généralisation des avantages comparatifs ricardiens => il existe des pays dans des positions intermédiaires, ce qui peut expliquer l’échange intra-branche
B. Lassudrie-Duchêne, J-L. Muchielli (Les échanges intrabranches et la hiérarchisation des avantages comparés dans le commerce international, 1979)
demande domestique représentative, donc échange de biens similaires entre pays développés car ils ont la même structure de la demande
B. Linder (An essay on trade and transformation, 1961)
chaque consommateur a une préférence pour une variété d’un bien
E. Chamberlin (1933)
commerce international permet d’augmenter les variétés pour les consommateurs
P. Krugman (Increasing returns, monopolostic competition and international, 1979)
le nombre de variétés de produits importés par les États-Unis a triplé entre 1972 et 2001, et cette augmentation représente un gain de bien-être pour le consommateur d’une hausse de 2,6 % du PIB américain
C. Borda, D. Weinstein (2006)
montre que l’ouverture au commerce international permet de généraliser la concurrence monopolistique, conduisant à un gain de variétés (chaque firme essaie de se différencier davantage) et à une baisse des prix par un effet pro-concurrentiel
K Lancaster (Intra-industry trade under perfect monopolostic competition, 1980)
montre que si un pays dispose d’un avantage comparatif dans un secteur, sa spécialisation n’empêchera pas de maintenir un flux d’exportation d’un autre bien dans lequel il produit une certaine variété. Cela permet d’expliquer la présence de flux intra-branches et inter-branches
P. Krugman (Scale Economies, Product Differentiation and the Pattern of Trade, 1980)
montrent que l’on peut expliquer les échanges intra-branches comme un échange de gammes différentes. La spécialisation est conditionnée par le niveau moyen de revenus des habitants : plus un pays est riche, plus il produira de biens de qualité supérieure (luxe, haut de gamme).
Gasbzewicz et al. (1981)
ont simulé l’impact d’un remplacement de produits importés (en provenance de pays à bas salaires) par des produits « Made in France ». L’écart de la valeur unitaire entre les biens importés des pays de délocalisation et les biens fabriqués en France est très élevé, de l’ordre de 2 à 3. Le fait de passer à du Made in France conduirait à un surcoût annuel par ménage compris entre 1270 et 3620 euros, soit entre 6 et 18 % du revenu médian français. Ce surcoût serait principalement concentré sur des produits textiles, la maroquinerie et le petit matériel électrique
L. Fontagné, C. Emlinger (Not Made in France, 2013)
ont estimé le coût de la protection pour le consommateur aux alentours de 70 milliards de dollars en 1990 pour 21 secteurs, soit 1,3 % du PIB américain. Le coût par emploi sauvé s’élevant à 170 000 dollars
G. Haufbauer, A. Eliott (Measuring the costs of protection in the United States, 1994)
estime que le coût de la protection pour l’Europe s’élève aux alentours de 80 milliards de dollars en 1990 pour 22 secteurs, soit 6 % du PIB européen. Le coût par emploi sauvé revenait à 220 000 euros, soit 10 fois le salaire moyen des travailleurs de ces secteurs
P. Messerlin (2001)
sur une période de 5 ans, le prix des produits les plus échangés internationalement ont diminués dans de fortes proportions (jusqu’à 15 % pour les
équipement vidéos) tandis que les prix des produits les moins échangés ont augmenté
RFD (The Fruits of Free Trade, 2002)
ont montré que l’entrée de la Chine dans l’OMC a permis une baisse de 7,6 % du prix des produits manufacturés aux États-Unis.
Des constats similaires peuvent être faits pour la France sur les biens informatiques notamment
M. Amiti et al. (How Did China’s WTO Entry Affect U.S. Prices ?, 2017)
montrent que les tarifs douaniers sur les importations aux États-Unis s’apparentent à des taxes régressives pesant davantage sur les ménages du bas de la distribution des revenus. L’élasticité entre prix des biens importés et pouvoir d’achat est de l’ordre de -0.25.
J. Furman et al. (2017)
montrent que les mesures protectionnistes prises dans pays d’une taille importante économiquement, entre 1999 et 2009, ont conduit à l’augmentation du prix des consommations intermédiaires
O. Blanchard et al. (Globla supply chains, and trade policy, 2016)
les droits de douane américains sous l’administration Trump imposés à la Chine en 2018 ont conduit à une forte perte de valeur ajoutée à la Chine (91 milliards de dollars à long terme), aux États-Unis (62 milliards) en raison de l’imbrication des chaînes de valeurs
C. Bellora, L. Fontagné (L’arroseur arrosé : guerre commerciale et chaînes de valeur mondiales, 2019)
La généralisation d’une guerre commerciale conduirait à une augmentation des droits de douane de 32 points de pourcentage au niveau mondial (et des conséquences en termes de prix très importantes)
A. Nicita et al. (2018)
Le commerce international conduit à une réallocation des parts de marché des
entreprises les moins productives vers les plus productives
Berthou et al. (2019)
Cette réallocation est efficace du point de vue de la productivité, mais elle augmente les inégalités de taille d’entreprises en concentrant l’activité au sein d’un petit nombre de très grandes entreprises
di Giovanni et al. (2011)
des firmes exportatrices qui sont plus performantes que la moyenne de leur pays
M. Crozet, T. Mayer (Le club très sélect des firmes exportatrices, 2007)
vérifie empiriquement ce mécanisme en constatant une hausse de la productivité de 14 % dans les secteurs affectés par l’ouverture des frontières au Canada après l’accord de libre-échange avec les États-Unis en 1989
D. Trefler (2004)
Les gains de productivité peuvent également être permis par une plus forte concurrence qui incite à innover et à absorber les technologies étrangères améliorant la diffusion du savoir, ou encore une amélioration de la qualité des intrants intermédiaires disponibles pour les entreprises domestiques
Grossman, Helpman (1991)
montrent que l’intensité des externalités technologiques internationales augmente avec le degré d’ouverture des pays. Les États-Unis bénéficient relativement peu des externalités technologiques du commerce international, du fait de leur faible taux d’ouverture, à la différence de la suisse
Coe et Helpman (1995)
montrent par exemple que la R&D américaine explique 60 % des gains de productivité globale des facteurs du Japon contre 20 % des gains américains pour la R&D japonaise
Bernstein, Mohnen (1994)
montrent que les pays en voie de développement bénéficient aussi de la R&D des pays industrialisés par un jeu de transfert technologique
Coe, Helpman et Hoffmaister (1997)
soulignent l’efficacité productive d’une diversité d’intrants plus divers et de qualité dans la production, diversité permise par le commerce international.Le pays peut affiner sa spécialisation dans des produits très différenciés
L. Fontagné et al. (1997)
considère qu’une industrie naissante doit être protégée pour quatre raisons :la faiblesse des économies d’échelles (la production est encore insuffisante pour
pouvoir amortir le coût fixe), la faiblesse des effets d’apprentissage (l’efficacité de la main d’œuvre n’est pas encore optimale), le manque d’externalités positives, et la résistance des consommateurs à la consommation des produits de la nouvelle industrie à court terme
F. List (Système national d'économie politique, 1841)
montrent comment le Japon a protégé, par des taxes sur les importations son marché intérieur ce qui a laissé le temps aux firmes japonaises produisant de la mémoire RAM de se développer. Le secteur des semi-conducteurs connaissant un fort effet d’apprentissage, et donc des rendements marginaux croissants, elles ont pu ensuite d’adapter à la concurrence internationale
P. Krugman, R. Baldwin (Market Access and Competition, 1988)
le protectionnisme temporaire instauré au nom de l’industrie en enfance peut se transformer en un protectionnisme durable. En effet, le protectionnisme peut réduire les incitations de la firme à s’améliorer du fait de la protection. Il faut donc pour un État parvenir à identifier le moment où de la fin de la politique, et surtout savoir dans quels secteurs un protectionnisme temporaire serait efficace
J. Bagwathi (Protectionism, 1990)
défend l’application de mesures protectionnistes temporaires dans les industries vieillissantes, de sorte à permettre la restructuration du secteur (accords multifibres par exemple). Cependant, l’usage du protectionnisme dans l’industrie sidérurgique américaine actuellement revient davantage au maintien en vie artificielle de l’industrie que d’une véritable logique de transition
N. Kaldor (Causes of the Slow Rate of Economic Growth of the United Kingdom, 1966)
montre qu’il existe un tarif optimal tel que la baisse du prix mondial de X génère un
gain (sous forme de recettes douanières) supérieur à la perte de surplus liée au tarif douanier.
Néanmoins, il faudrait que le pays soit le seul à mettre en place droit, ce qui bien sûr est très improbable en présence de représailles
Scitovsky (1942)
Hint
Answer
considère que des mesures protectionnistes peuvent favoriser la relance de
l’investissement
J. M. Keynes (1931)
les groupes d’intérêts arbitrent entre le coût de leur activité de pression et le bénéfice du protectionnisme. Le coût de la pression sera d’autant plus faible que le groupe sera bien organisé
R. Baldwin (The political economy of protectionism, 1982)
ont analysé les votes du Congrès américain pour ratifier l’ALENA (1992) et l’accord de Marrakech (1994). Ils constatent une modification des votes de
certains représentants sous l’influence des lobbys, mais ces revirements n’ont pas un impact significatif sur la décision finale
R. Baldwin, C. Magee (Is trade policy for sale ?, 1998)
il peut être rentable de subventionner une entreprise si on parvient à s’accaparer le marché, et compenser la subvention par le profit réalisé par la firme, dans le contexte d’un duopole.
J. Brander, B. Spencer (Export Subsidies and International Market Share Rivalry, 1985)
exemple Airbus et Boeing, subvention peut désinciter l’autre firme à se lancer dans la production, ou bien à disposer d’une production domestique d’un certain bien car c’est dans l’intérêt du pays.
R. Baldwin et P. Krugman (Industrial Policy and International Competition in Wide-Bodied Jet Aircraft, 1988)
le constat paradoxal d’une croissance plus forte dans les pays les plus protectionnistes au cours de la Grande Dépression de la fin du XIXe siècle.
Les tarifs Méline, en France, ont protégé le revenu des agriculteurs, et a même contribué à leur croissance. À l’inverse, le pays le plus ouvert, la Grande-Bretagne, a connu la croissance la plus faible sur cette période
P. Bairoch (Mythes et paradoxes de l’histoire économique, 1993)
l’ouverture commerciale au XIXe siècle a permis la croissance, mais elle a rendu plus vulnérable les secteurs exposés à la concurrence internationale. Il constate une corrélation entre les phases de croissance et les phases de croissance du taux d’ouverture
J-C. Asselain (Faut-il défendre la croissance ouverte ?, 1993)
observent une corrélation positive entre droits de douane et croissance du revenu réel par tête sur la période 1870-1913, et une corrélation négative après 1945. Le
protectionnisme était une stratégie rentable en l’absence d’institutions internationales. La création de ces dernières a fait passer le jeu de l’ouverture commerciale d’un équilibre non-coopératif à un équilibre coopératif, résolvant ainsi le dilemme du prisonnier associé aux choix de politiques protectionnistes
M. Clemens, J. Williamson (2002)
montrent que tous les pays ouverts ont connu, sur la période 1970-1995,
une croissance supérieure à celle des pays fermés. Dans la catégorie des pays émergents, l'écart est même spectaculaire : les pays ouverts ont ainsi connu une croissance de 4,5 % l'an, contre seulement 0,7 % en moyenne pour les pays fermés. Parmi les pays industrialisés, l'écart est plus réduit : 2,5 % l'an, contre 0,7 %. Ces chiffres suggèrent que l'ouverture non seulement accélère la croissance, mais favorise aussi la convergence entre pays riches et pauvres : les pays émergents ouverts ont une croissance supérieure à celle des pays industrialisés, signe qu'un rattrapage se produit ; en revanche, il n'y a pas d'écart entre taux de croissance dans la catégorie des pays fermés
J. Sachs, A. Warner (1995)
font état d’une élasticité de long-terme entre le PIB par habitant et l’ouverture
commerciale allant de 0,15 à 0,75. Avec l’hypothèse d’une élasticité de 0,75, la hausse de 18 points du taux d’ouverture de la France depuis 1980 serait associée à un gain de PIB par habitant de l’ordre de 13 points à long terme
DG-Trésor (2017)
Ils mettent en doute le lien de causalité suggéré entre ouverture et croissance. Ils soulignent que l'ouverture aux échanges n'est qu'un aspect d'une organisation économique d'ensemble. Les pays qui font le choix de l'ouverture sont généralement ceux qui sont les mieux organisés sur le plan interne : stabilité politique et macroéconomique, État de droit, bonne administration.. Ce serait la qualité de cette organisation interne qui serait la source de la croissance des pays ouverts, et non l'ouverture per se. Le choix de l'ouverture s'imposerait naturellement à des pays qui se savent en situation d'en tirer parti. La libéralisation des échanges serait davantage une conséquence de la prospérité qu'une de ses causes.
« It is not globalization per se that matters, it is how well you handle it » (D. Rodrick)
D. Rodrick, J. Rodriguez (Trade Policy and Economic Growth, 2002)
ont montré sur la base de 151 pays, observés entre 1963 et 2014, que le
protectionnisme conduit à moyen terme à un déclin du PIB et de la productivité. Les droits de douane augmentent également le chômage, les inégalités et l’appréciation du taux de change
D. Furceri et al. (2018)
les communes américaines dont les activités étaient davantage exposées aux importations chinoises auraient connu une plus forte réduction du niveau d’emploi et des salaires. Ainsi, 25 % des destructions brutes d’emplois dans le secteur manufacturier aux États-Unis seraient expliquées par l’exposition à la concurrence chinoise
D. Autor, D. Dorn et G. Hanson (The China Shock, 2016)
la concurrence chinoise serait également responsable de 13 % du déclin total de l’emploi manufacturier en France entre 1995 et 2007, soit 90 000 destructions d’emplois locaux sur la période
C. Malgouyres (2017)
rythme des destructions d'emplois associées à une mesure de libéralisation
commerciale serait supérieur à celui des créations d'emplois pendant au moins dix ans suivant la libéralisation, reflétant à la fois la création de nouveaux emplois dans des secteurs profitant de l'ouverture commerciale et la disparition d'emplois n'ayant pas résisté à la concurrence internationale
M. Bellon (2016)
montrent que l’augmentation de l’emploi non manufacturier des entreprises
industrielles américaines a fait plus que compenser la diminution de l’emploi manufacturier de ces mêmes entreprises sur la période 1977-2012, soulignant un effet à long terme de destruction créatrice.
Fort et al. (2018)
montrent que les entreprises françaises qui automatisent leur processus de
production deviennent plus compétitives, parviennent à réduire leurs prix et accroître leurs exportations, et in fine augmentent l’emploi industriel
P. Aghion et al. (2020)
sur 70 000 emplois détruits par an dans l’industrie manufacturière française entre 1980 et 2007, moins de 10 % pourrait résulter de telles opérations de
délocalisation directe vers les pays émergents
F. Bourguignon (La mondialisation de l'inégalité, 2012)
rappellent que ce processus de destruction et de création d’emplois est extrêmement intense, de l’ordre de 10 000 créations/destructions de poste de travail par jour. Les méthodes de chiffrage de l’impact des délocalisations sur le marché du travail concluent donc à un phénomène trop faible pour pouvoir expliquer les difficultés du marché du travail
P. Cahuc, A. Zylberberg (2004)
une diminution des coûts d’outsourcing – c’est-à-dire de
décomposition de la chaîne de valeur (due baisse des protections commerciales, coûts de communication, routinisation des tâches,…) a les conséquences suivantes :
- une augmentation du nombre de tâches outsourcées vers les pays à bas salaires, ce qui a un impact négatif sur les travailleurs qui produisaient ces tâches.
- une réduction des coûts de production équivalent à une hausse de la productivité apparente des tâches non délocalisées, ce qui a un impact positif sur les travailleurs produisant ces tâches. Ce faisant, ce dernier effet peut l’emporter sur le premier, et l’outsourcing n’a pas nécessairement un impact global négatif.
G. Grossman, R. Rossi-Hansberg (2008)
suggère que les revenus de la classe moyenne-inférieure de certains pays avancés ont relativement peu progressé depuis la fin des années 1980, par rapport à al fois aux revenus des plus riches dans ces mêmes pays et à ceux de la classe moyenne des pays émergents, en pleine expansion
(sans effacer des écarts absolus)
B. Milanovic (2016)
le progrès technique est biaisé en faveur des travailleurs qualifiés, ce qui conduit à accroître les inégalités de salaires entre travailleurs qualifiés et non qualifiés
P. Krugman (La mondialisation n'est pas coupable, 1998)
estiment que le biais technologique en faveur des travailleurs qualifiés a augmenté la dispersion des salaires de 0,9 % par an sur 1980-2010 et qu'une
hausse de 1 % de la productivité multifactorielle s'accompagne d'un accroissement des inégalités de revenus (mesurées par le ratio D9/D1) de 0,31 % en moyenne dans les pays de l'OCDE. Selon ces auteurs, l'ouverture au commerce international n'aurait quant à elle eu que peu d'effet sur la dispersion des salaires, l'emploi ou les inégalités de revenus
H. Braconnier, J. Ruiz-Valenzuela (2014)
a mis en évidence les innovations défensives en réponse à la mondialisation : le contenu capitalistique et technologique de l’emploi a augmenté
Wood (1994)
a souligné le rôle de la mobilité du capital dans la hausse des
inégalités. La rémunération du capital a augmenté de façon bien plus importante que les rémunérations du travail, accroissant les inégalités entre propriétaires et travailleurs.
La financiarisation des grandes entreprises a également conduit à accroître les disparités de salaires. Au total, la part du décile supérieur de la hiérarchie des salaires passe de 25% à 35% de la masse salariale, et cette hausse de 10 points explique approximativement les deux tiers de la hausse de la part du décile supérieur de la hiérarchie des revenus dans le revenu national.
T. Piketty (2013)
montre que les gagnants de la mondialisation sont les travailleurs qualifiés exposés à la concurrence internationale ainsi que les travailleurs non qualifiés qui en sont abrités. Les travailleurs sédentaires qui sont exposés à la concurrence internationale sont les grands perdants de la mondialisation
P-N. Giraud (Les emplois exposés et abrités en France, 2016)
a mis en évidence le problème de la compétition internationale et
de la redistribution. Aider les perdants de la mondialisation (les travailleurs peu qualifiés) supposerait d’augmenter les impôts, ce qui affaiblir la compétitivité du pays (la fiscalité étant un outil de la compétition économique, en particulier en Europe cf. le Luxembourg). La mondialisation incite à réduire les dépenses sociales et à rendre la fiscalité moins progressive. La concurrence fiscale est donc créée en partie par la mondialisation, et les décisions de localisation des firmes.
À l’inverse, en Asie, la croissance propulsée par les exportations a servi à la redistribution directe et à l’éducation, permettant la formation d’une véritable classe moyenne
J. Stiglitz (Le prix de l'inégalité, 2012)
soulignent que les emplois délocalisables ne sont pas forcément les moins
qualifiés, ce sont avant tout ceux qui ont un caractère routinier (techniciens, services administratifs, etc.)
Blinder, Krueger (2009)
les emplois qui caractérisaient les classes moyennes ont été particulièrement affecté par les changements technologiques et la mondialisation. Ce faisant, on assiste à une diminution des catégories intermédiaires d’emploi au profit de deux autres types opposés : les services très qualifiés et très peu qualifiés
A. Reshef et F. Toubal, (La polarisation de l’emploi en France, 2019)
Un pays peut également fournir des aides financières directes aux entreprises.
Cependant, ces aides ont un coût élevé pour la politique économique, sans avoir d’effet prouvé sur la productivité
K. Head (1999)
ont montré l’absence d’impact de ce type de politique dans les décisions de
localisation des firmes multinationales en France
M. Crozet et al. (2004)
les politiques étatiques doivent se concentrer sur les territoires et les personnes afin de favoriser une attractivité forte des territoires et un ancrage pérenne des entreprises avec des emplois plus qualifiés. C'est le sens du Trade Adjustment Assistance des USA mis en place en 1962 qui consiste une aide aux salariés assortie d’une obligation de formation, afin de favoriser l’adaptation de la main d’œuvre. C’est dans cette même logique que le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation en 2007 est créé
Mouhoud El Mouhoub (2011)
préconisent une politique commerciale plus active pour attirer les emplois à forte valeur ajoutée. Ils envisagent deux solutions face au problème du dumping social associé au libre-échange :
- les pays émergents doivent se recentrer sur leurs marchés intérieurs afin de réduire la concurrence internationale par les coûts (RVE potentiellement)
- améliorer la compétitivité hors prix des pays développés pour réduire la concurrence par les coûts
P-N. Giraud, T. Weil (L’industrie française décroche-t-elle ?, 2013)
Le positionnement sur des produits haut de gamme, à fort contenu technologique, permet aux entreprises de se différencier de la concurrence des pays émergents et de développer leurs parts de marché à l’exportation
P. Martin, I. Méjean (2014)
montrent que les emplois sont plus concentrés dans les zones fortement exposées à la concurrence internationale. Ce faisant, l’offre importante de travail conduit à diminution des salaires tout en restreignant les offres d’emploi dans des régions moins attractives. La prise en compte de ces inégalités spatiales doit inciter les politiques publiques, tel que préconisé dans le rapport Bellon de 2021, à établir des fonds d’ajustement et de revitalisation des zones les moins exposées
A. Arquié, J. Bertin (2021
recommandent d’identifier les intrants vulnérables et réduire leur importation pour des raisons stratégiques, et produire nationalement en particulier les biens à forte intensité technologiques
I. Méjean et al. (Quelle stratégie de résilience dans la mondialisation ?, 2021)
Adam SMITH (1723-1790)
« La maxime de tout chef de famille prudent est de ne jamais essayer de faire chez soi la chose qui lui coûtera moins à acheter qu’à faire. »
Frédéric Bastiat ; Le Libre-échange et autres écrits (1862)
Qu’on dise que je suis un rêveur, un enthousiaste, peu m’importe, je soutiens qu’avec le libre-échange et l’entrelacement des intérêts qui en est la suite, nous n’avons plus besoin, pour maintenir notre indépendance, de transformer cinq cent mille laboureurs en cinq cent mille soldats. Quand les Anglais pourront aller, comme nous, à la Martinique et à Bourbon, quand nous pourrons aller, aussi bien qu’eux, à la Jamaïque et dans l’Inde, quel intérêt aurions-nous à nous arracher des colonies et des débouchés ouverts à tout le monde ?
Friedrich LIST (1789-1846)
« La protection douanière est notre voie, le libre-échange est notre but. »
Ulysses GRANT (1822-1885)
« Pendant des siècles, l’Angleterre s’est appuyée sur la protection, l’a pratiquée jusqu’à ses plus extrêmes limites, et en a obtenu des résultats satisfaisants. Après deux siècles, elle a jugé commode d’adopter le libre-échange, car elle pense que la protection n’a plus rien à lui offrir. Eh bien, Messieurs, la connaissance que j’ai de notre pays me conduit à penser que, dans moins de deux cents ans, lorsque l’Amérique aura tiré de la protection tout ce qu’elle a à offrir, elle adoptera aussi le libre-échange. »
Emmanuel TODD (né en 1951)
« Le libre échange non régulé favorise aussi sûrement que l'autarcie totalitaire la haine entre les peuples. »
Emmanuel TODD (né en 1951)
« Le libre-échange intégral et la démocratie sont incompatibles, tout simplement parce que la majorité des gens ne veut pas du libre-échange. »
Jacques SAPIR ( né en 1954)
« Si le protectionnisme concerne les pays en voie de développement pour la protection des industries naissantes, il concerne les pays développés pour le maintien des protections sociales et écologiques dont ils se sont dotés. »
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